Saint-Just a commis une fraude fiscale !
Comme vous le savez peut-être, Saint-Just aspire pour la première fois à une fonction publique en avril 1790, bien qu'il ne remplisse pas les diverses conditions d'âge et d'imposition de l'époque. Son ami de Blérancourt, Pierre Thuillier, secrétaire à la mairie de Blérancourt, aide Saint-Just à falsifier les registres fiscaux de la ville pour prétendre que Saint-Just paie des impôts. Antoine, qui n'était pas encore entré dans la Garde nationale et n'avait pas hérité des biens de son père, n'avait évidemment pas d'impôts à payer. Ce qui est amusant, c'est qu'il a été répertorié comme ayant payé 100 livres d'impôts.
Ceci est particulièrement intéressant car, selon Vinot, personne dans la ville rurale de Blerancourt n'aurait payé près de 100 livres d'impôts, à l'exception du meunier de la ville et peut-être du percepteur des droits de marché. Le plus drôle, c'est que Thuillier a d'abord indiqué que son ami avait payé le double de cette somme déjà obscène, mais qu'il l'a ensuite abaissée ! Vinot affirme que le notaire Gellé, oui celui-là, ne s'est pas rendu compte ou n'était pas au courant de l'enregistrement falsifié, mais connaissant la famille Saint-Just, il était probablement au moins un peu méfiant. Plus tard, craignant probablement les conséquences de la découverte de ce faux document, lorsqu'il devint commandant de la Garde Nationale de la ville, Saint-Just acheta un peu de propriété nationale autour de Noyon, qui est la plus grande ville près de Blérancourt. Cet achat de 14,5 faux* (dont huit pièces de terre à Noyon, et le reste à Pontoise et Salency) en juin 1792 par Saint-Just se prêterait à la rhétorique réactionnaire concernant la situation financière de Saint-Just après Thermidor. Cependant, Saint-Just l'a probablement aussi acheté pour être légitimement éligible à la nomination d'un délégué à la Convention dans les mois à venir.
Je suis d'accord avec Vinot pour dire que cette information intéressante pourrait être à l'origine de l'idée selon laquelle Saint-Just était secrètement un riche noble et d'autres interprétations similaires. Néanmoins, cette information sera bientôt utilisée contre Saint-Just à la suite du 9 Thermidor. Cependant, il est essentiel de garder à l'esprit la situation particulière dans laquelle se trouvait le jeune révolutionnaire - il n'avait ni argent ni relations pour l'aider dans ses aspirations à aider le peuple à cette époque, donc pour lui, cette malhonnêteté était nécessaire, et il serait finalement en mesure d'emprunter de l'argent à sa famille et à ses amis pour acheter des biens et remplir les conditions d'élection à la Convention.
Se référer au livre de Vinot , Saint-Just, p. 134-5 pour clarification !
*Je ne connais pas l'équivalent métrique moderne de cette mesure, mais avant l'introduction du système métrique, la France disposait d'un système de mesure des terres extrêmement chaotique, avec environ 800 unités différentes sur l'ensemble du territoire. L'unité la plus proche que j'ai pu localiser était une mesure locale/provinciale appelée acre (ordinaire) ou arpent carré.
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